A seulement deux heures de route de la capitale, en Somme toute, pas si loin, il règne à Mers-les-Bains, une atmosphère de bout du monde. Sur la voie de cette belle découverte, la mer, des falaises de part et d'autre et l'itinérance, posée face à l'horizon. C'était un hôtel - restaurant, dans son jus d'antan.Il a fallu tout revoir de fond en comble. Un chantier titanesque pour un nouveau look rafraîchissant, opéré par l'architecte et designer d'intérieur, Caroline Tessier. Ce coup de cœur fantastique se transforme en un endroit moderne et épuré, de 15 chambres avec vue cielmer puis au rez-de-chaussée, une salle de 35 couverts, où chaque table possède sa singularité et appelle à une certaine intimité.

Il propose une cuisine instinctive qui ose mélanger son savoir-faire de la tradition française et ses souvenirs de cuisine de ses voyages à travers l'Asie du Sud : Inde, Birmanie, Thaïlande, Indonésie, Vietnam, Singapour … mais aussi ses souvenirs d'enfance, sa Madeleine de Proust à lui comme ce plat malaisien, le Bak Ku Teh, un bouillon de porc rempli d'aromatiques, un plat mijoté qui lui rappelle son père. On assiste à la démonstration enthousiaste d'une cuisine de haute précision. Mention spéciale pour le plat le plus apprécié des clients, une création imaginée et dessinée par Jack avant d'être dégustée en salle : chou rave dans l'esprit d'un pastrami, pâte cacahuète à la pomme, crémeux de coco aux prunes fermentées.

Derrière ce grand plat se cache une mise en scène ultra précise qui fait référence au service des nouilles en Malaisie, un rituel. On souligne aussi le merlu de ligne, inji pulli au poire et passion avec un jus d'arêtes au yuzu et khoso ou encore le homard confit, sambal de homard, petit lait au poivre de timut et curry Malais, aux saveurs impétueuses. A la douceur infinie, l'équilibre est remarquable et le tempura de datte mejhoul, sueur d'oignons doux au belacan et oseille fait grimper l'émotion en une bouchée.